- Quelles études avez-vous faites avant votre départ en France ?
Je suis partie pour la France pour mes études secondaires.
Comme je ne souhaitais pas perdre mon identité coréenne, j’ai préféré d’abord faire mes études primaires en Corée.
- Quel a été votre parcours en France ? Que pensez-vous des formations « à la française » / les avantages avec les autres pays / les stages, etc. ?
J’ai eu un parcours assez général du collège au lycée puis j’ai passé un bac S spécialité Physique Chimie. Je trouve que la formation à la française nous permet de mieux réfléchir, prendre du recul, et nous donne le goût d’apprendre sans que l’on devienne une machine d’apprentissage où ce qui importe le plus est le relevé de notes. En tout cas, pour moi ça a été la formation la plus adaptée.
Ensuite, j’ai été 1 an en classe préparatoire puis je me suis redirigée vers une licence de chimie à l’université Paris 6 dans le but de postuler au Master ISIPCA option cosmétique.
Le programme de stage que l’on doit suivre au cours des études universitaires est très différent entre les deux pays. Alors qu’en Corée le stage est moins important et que les étudiants apprennent le travail en entreprise, en France il permet aux étudiants de découvrir réellement le métier et se rendre compte rapidement des choses qu’ils préfèrent.
Ma méthode de travail et mon attitude professionnelle ont été fondées durant mes divers stages en France. Je me suis rendu compte que les stages obligatoires nous permettent de gagner de la maturité, très utile quand on décroche le vrai travail.
Puis à ISIPCA, j’ai poursuivi un Master pro en Cosmétique en alternance, cela m’a permis d’être en situation professionnelle tout en continuant mes études.
Il y a un programme similaire en Corée (IPP기업 연계형 장기현장실습) mais le système coréen ne permet pas un bon fonctionnement de ces programmes pour les raisons suivantes: L’IPP n’est pas obligatoire au sein des entreprises coréennes et elles ne sont pas encore habituées à mettre en pratique ces programmes. Par conséquent, malgré un avantage fiscal offert par le gouvernement, les entreprises ne s’y lancent pas.
- Pourquoi avez-vous choisi de suivre des études en France ?
J’ai eu l’occasion de visiter Paris et la France à l’âge de 10 ans et je suis tombée sous le charme de ce pays très vite. Au début, je voulais faire de l’art mais j’ai vite compris que ce n’était pas fait pour moi.
Mes parents étaient contre mon choix de faire des études d’arts, j’ai dû très jeune me poser la question de mon avenir.
- Recommanderiez-vous la France aux étudiants coréens ? Si oui, pourquoi ?
Evidemment oui, si vous avez un objectif bien clair pour poursuivre vos études en France. Cela permet d’être exposé(e) à des nouvelles expériences, à un nouvel environnement ainsi qu’à une diversité culturelle et à un nouveau monde que nous ne connaissons pas. En ce qui concerne mon expérience personnelle, je dirais que la France, pays reconnu pour sa richesse culturelle, m’a aidé à découvrir et élargir mon horizon sur l’art, l’éducation, le système social tel que le bien-être, la conscience citoyenne et tant d’autres éléments culturels.
« Si vous avez la chance d’avoir vécu jeune homme à Paris, où que vous alliez pour le reste de votre vie, cela ne vous quitte pas, car Paris est une fête » comme le dit Ernest Hemingway. Paris reste importante dans ma vie et continue de m’influencer notamment dans la manière de travailler et de penser, et ce malgré mon retour en Corée il y a de cela déjà 10 ans. C’est un autre aspect de moi-même que je n’aurais pas pu identifier sans mon expérience estudiantine en France. Je souhaite vraiment partager les valeurs, l’expérience et les nouvelles compétences que j’ai pu obtenir lors de mes études et vous inciter à saisir les opportunités qui se présentent à vous.
- Quels conseils pourriez-vous donner aux étudiants coréens qui partent en France pour qu’ils profitent pleinement de leur séjour ? Votre souvenir intéressant lors de vos études en France ?
D’abord, il ne faut pas perdre l’enthousiasme du début. En général, mes amis étrangers sont confrontés à des problèmes psychologiques lors de leurs études à l’étranger. La douleur mentale engendre aussi une douleur physique et finalement ils deviennent déstabilisés.
Lorsque vous vous sentez faibles, je vous recommande de repenser à l’objectif du début et imaginer le futur qui vous attendra après avoir surmonté tous ces obstacles. Cela vous aidera à réussir vos études en France.
Deuxièmement, profitez pleinement de votre vie en France. Je vous conseille de faire une liste des événements que vous ne pouvez pas faire en Corée. Ne soyez pas pressé en vous disant que vous devez vous concentrer sur vos études, mais pensez plutôt à d’où vous venez, et à ce que vous êtes venus chercher en partant si loin. Il faudra essayer de retrouver une partie de votre vie quotidienne que vous aviez en Corée. Puisqu’un bon équilibre entre les études et votre vie de tous les jours sera un premier pas et une clé primordiale pour la réussite des études en France.
Nous pouvons à certains moments constater que nous sommes traité(e)s de manière injuste ou que nous sommes discriminé(e)s quand nous arrivons dans un nouveau pays. Personnellement, confrontée à ce genre de situation, j’ai essayé de me dire que nous sommes tout simplement différents et de remercier la France qui m’a permis de profiter d’une expérience à l’étranger en tant qu’étudiante. La différence ne doit pas être traitée de manière négative. Je pense plutôt que le fait de ne pas savoir accepter la différence nous fait souffrir davantage.
- Votre ville française préférée et pourquoi ?
Je suis très attachée à Paris où j’ai passé presque toute ma vie durant mes études en France. Malgré mon retour en Corée il y a 10 ans, je me sens plutôt à l’aise à Paris où j’ai passé plus de temps qu’en Corée et qui m’accueille tout le temps avec le même visage. Cela n’est pas le cas des villes coréennes qui sont dynamiques et changent de façon spectaculaire. J’ai d’ailleurs été très marquée par le fait que, lors de mon voyage à Paris après mes études, j’ai pu encore profiter d’événements culturels qui n’ont pas trop changé par rapport à l’époque où j’étais étudiante.
- Votre plat français préféré et pourquoi ?
Cela semble contradictoire mais je me rappelle très bien des restaurants vietnamiens du 13e arrondissement de Paris. Durant mes études, avec des conditions financières assez difficiles, ce type de restaurant possédait le meilleur rapport qualité-prix.
Je préfère le foie gras et le magret de canard. Quand je faisais mes études en France, j’ai eu l’occasion de visiter Bergerac (Périgord) pour un petit boulot en tant qu’interprète et j’ai été très impressionnée par ces deux spécialités locales de cette région. Depuis, ce sont mes plats français préférés.
- Votre mot français préféré et pourquoi ?
Je dirai « ça dépend » car c’est une expression très française et cela reflète également la mentalité des français qui prennent toujours le contexte en compte et qui n’ont pas un avis arrêté sur les choses.