Auteur
Charlotte Delbo
Traductrice : Ryu Jae-Hwa
Editeur
Français : Minuit
Coréen: Gamang Narrative
Genre
Sciences Humaines
Prix
25 000 wons
Date de parution
15.11.2024
A propos de l’oeuvre
Charlotte Delbo était une des 230 femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de Compiègne pour Auschwitz. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu’un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d’une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l’ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d’intensité au-delà duquel il ne reste que l’inconscience ou la mort. Elle n’a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n’est plus de place en ces lieux pour l’individu. « Une voix qui chuchote, déchirante. Un chuchotement à fleur de vie et d’horreur. Cette voix une fois entendue vous obsède, ne vous quitte plus. Je ne connais pas d’œuvre comparable à celle de Charlotte Delbo, sinon Guernica, sinon le film Nuit et brouillard, même pudeur, même déchirure, même atroce tendresse, chez cette femme, chez Alain Resnais. Cette douloureuse et bouleversante incantation est de ces livres rares qui laissent soudain le lecteur en pays étranger à lui-même. » (François Bott, L’Express). Auschwitz et après, aux Éditions de Minuit : I. Aucun de nous ne reviendra (1970), II. Une connaissance inutile (1970), III. Mesure de nos jours (1971).
Biographie de l’auteur
Charlotte Delbo est née en 1913 à Vigneux-sur-Seine (Essonne), de parents immigrés italiens. Après avoir suivi une formation de sténodactylo, elle travaille à Paris comme secrétaire dès l’âge de dix-sept ans. Elle adhère en 1932 au mouvement des Jeunesses communistes. En 1934, elle rencontre Georges Dudach, communiste engagé, très actif au sein du Parti, avec qui elle se marie en 1936. Un an plus tard, elle devient la secrétaire de Louis Jouvet, alors directeur du théâtre de l’Athénée. Celui-ci l’avait convoquée après la lecture d’un article sur le théâtre qu’elle avait écrit pour Les Cahiers de la Jeunesse, dont Dudach était le rédacteur en chef.
L’été 1941, Charlotte Delbo accompagne la troupe de l’Athénée lors d’une tournée en Amérique du Sud. Georges Dudach, engagé dans la Résistance intérieure, est resté à Paris. Elle décide de le rejoindre dans la clandestinité, contre l’avis de Jouvet qui la supplie de n’en rien faire. Charlotte regagne Paris et retrouve son mari en novembre 1941. Ils vivent cachés, ne se montrent jamais ensemble. Georges sillonne Paris, rencontre ses contacts, transmet des informations pendant que Charlotte tape à la machine des tracts et des journaux clandestins. Mais la police déploie patiemment ses filets. En février 1942, de nombreux membres de leur réseau de résistants communistes sont pris en filature. Les arrestations se multiplient à la mi-février : Georges et Maï Politzer, Danielle Casanova, Lucien Dorland, Lucienne Langlois, puis André et Germaine Pican, Jacques Decour… De filature en filature, l’étau se resserre.
Georges Dudach et Charlotte Delbo sont arrêtés le 2 mars 1942 par les brigades spéciales de la Police française. Delbo est emprisonnée à la Santé, où elle reverra son mari une dernière fois, le 23 mai ; Dudach est fusillé le jour même au Mont-Valérien. Transférée en août au Fort de Romainville, puis à Compiègne, Charlotte Delbo quitte la France pour Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943, dans un wagon à bestiaux, en compagnie de deux cent vingt-neuf autres femmes, majoritairement engagées comme elle dans la Résistance.
Transférée à Ravensbrück au début de l’année 1944, elle est libérée en avril 1945 après vingt-sept mois de déportation. Sur les deux cent trente femmes du convoi de 1943, elles sont quarante-neuf à rentrer. Quelques mois après son retour, dans une maison de repos en Suisse, elle écrit dans un cahier Aucun de nous ne reviendra qui deviendra, vingt-cinq ans plus tard, le premier volume de la trilogie Auschwitz et après. À partir de 1947, elle travaille pour l’ONU à Genève. Elle réside douze ans en Suisse avant de regagner Paris, où elle entre au CNRS en 1960, devenant l’assistante du philosophe Henri Lefebvre, qu’elle avait rencontré en 1932. Elle termine sa carrière au CNRS en 1978 et meurt en 1985, âgée de soixante-douze ans.
[Sources : Minuit (lien)]
*Cet ouvrage a bénéficié du soutien des Programmes d’aide à la publication de l’Institut français.