Auteur

Ismaïl Kadaré

Editeur

Français : Fayard
Coréen: Munhak dongne

Traducteur : LEE Changsil

Genre

Roman

Prix

12 500 wons

Date de parution

27.05.2022

À propos de l’œuvre

Le jeune pharaon Chéops déclare à sa cour qu’il n’entend pas se faire construire de pyramide. Effrayés par cette rupture avec la tradition, grand prêtre et courtisans consultent les papyrus et découvrent l’origine de la construction des pyramides: rien à voir, au départ, avec la mort et le tombeau des monarques, mais un état de crise du royaume. Une crise bien particulière, liée au bien-être et à l’abondance, sources de liberté et d’esprit critique, donc menace pour l’absolutisme de l’Etat. Diagnostic du magicien-astrologue: il faut éliminer le bien-être, donc consumer l’énergie et la richesse du pays en quelque chose de grandiosement inutile. Convaincu, Chéops décide que sa pyramide sera construite et surpassera toutes les autres par sa démesure et par les moyens matériels et humains mis en œuvre pour l’édifier…

Telle nous apparaît encore aujourd’hui la pyramide au milieu du désert : le plus haut tas de pierres au monde, apparemment sans vie. Il recèle pourtant une formidable énigme. Non pas celle de ses fausses portes, accès dérobés, galeries sans issue, chambres mortuaires. Mais un secret impossible à élucider sans scruter tout à la fois notre actualité à peine refroidie et un passé archimillénaire.

À partir de l’expérience totalitaire propre à notre époque comme aux âges les plus reculés de l’humanité, Ismail Kadaré montre qu’on peut jeter quelque lumière sur les mystères entourant la pyramide. Un tombeau, mais de qui : du souverain ou de son peuple ? une métaphore de toutes les utopies meurtrières ? un miroir dans lequel toutes les nations vont pouvoir lire leur décrépitude, leur mort lente ? une sorte de créature mythique se reproduisant de siècle en siècle sous des formes tantôt visibles, tantôt occultes ? un monstre capable d’enfanter encore à l’âge de quatre mille ans et, comme les pyramides de têtes de Tamerlan, de se couvrir de barbe et de cheveux ?

On retrouve la chronique de ces hantises et de ces avatars dans ce nouveau roman du grand écrivain albanais, rédigé pour moitié à Tirana, pour moitié à Paris. Un roman bâti au rythme de la construction qu’il décrit: acheminement des pierres, empilement des gradins, accroissement de la hauteur, vertige, pesanteur des blocs, pression de l’Etat…

La vraie clé de l’énigme enfouie dans la pyramide ne résiderait-elle pas au bout du compte dans la fausse image qu’elle n’a cessé de donner à contempler de l’extérieur ?

Biographie de l’auteur

Ismail Kadaré est né en 1936 à Gjirokastër, dans le sud de l’Albanie. Il parachève à Moscou, à l’institut Gorki, pépinière d’auteurs et de critiques, des études commencées à la faculté des Lettres de Tirana. De retour dans son pays après la rupture avec l’Union soviétique (1960), il se lance dans le journalisme et publie simultanément ses premiers poèmes. II écrit ensuite une nouvelle, qu’il remanie plusieurs fois, et qui finira par devenir son premier roman publié : Le Général de l’armée morte, celui aussi qui le fera connaître en Albanie. Il devient alors écrivain à temps complet. Parallèlement, il dirige la revue littéraire Les Lettres albanaises (publiée simultanément en français). Ayant rompu avec le régime de Tirana, Ismail Kadaré obtient l’asile politique en France en octobre 1990. Depuis quelques années, il vit entre la France et l’Albanie. Son œuvre, publiée aux Éditions Fayard, est composée de romans, de récits, de recueils de nouvelles, d’un recueil  de poésie, d’une pièce de théâtre et de quelques essais. Sont aussi parus les douze volumes de ses Œuvres complètes. Ismail Kadaré est considéré depuis quelques années comme l’un des plus grands écrivains de notre temps. Son œuvre est traduite dans une quarantaine de pays. Ismail Kadaré a été élu membre associé étranger de l’Académie des Sciences morales et politiques au siège de Karl Popper en 1996. Il a reçu, en 1993, le prix Méditerranée-Etranger pour La Pyramide. Il s’est vu décerner, en juin 2005, le Man Booker International Prize parmi une sélection d’écrivains mondialement célèbres, parmi lesquels  Saul Bellow, Gabriel Garcia Marquez, Günter Grass, Milan Kundera, Naguib Mahfouz et Kenzaburo Oe. Il a reçu, en 2009, le prix Prince des Asturies des Lettres pour l’ensemble de son œuvre.

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